Un peu plus de deux semaines aprĂšs notre retour, la poussiĂšre islandaise est retombĂ©e â et avec elle, le rythme reprend doucement une allure plus ânormaleâ.
Gabrielle est de retour en France, entourĂ©e de piles de carnets, de feuilles, dâesquisses colorĂ©es. Elle trie, classe, sĂ©lectionne parmi les dizaines de peintures, dessins et croquis rĂ©alisĂ©s pendant le voyage. Tout ne pouvait pas naĂźtre sur place : entre la mĂ©tĂ©o capricieuse, la logistique lourde et la fatigue, il aurait Ă©tĂ© illusoire de tout rĂ©aliser au fil des jours. Mais ce nâest pas un Ă©chec â câĂ©tait Ă©crit dĂšs le dĂ©part.
Aujourdâhui, le travail continue diffĂ©remment : certaines compositions naissent dâaprĂšs photos, dâautres Ă partir de souvenirs ou de simples sensations. La photo fige une image. Le souvenir apporte un dĂ©tail fugace. Le vĂ©cu, lui, ajoute une couleur invisible mais essentielle. Et câest la magie des beaux-arts : lâĆuvre finale devient une synthĂšse, une traduction sensible de ce qui a Ă©tĂ© vu, ressenti et partagĂ©.
DĂ©jĂ plus dâune dizaine de peintures ont Ă©mergĂ© de cette effervescence crĂ©ative. Les textes, eux, seront retravaillĂ©s, enrichis, réécrits pour accompagner chaque image et trouver leur juste place dans le futur carnet. Le format est choisi, le cadre est posĂ© : reste maintenant Ă assembler, harmoniser, donner une forme tangible Ă tout cela.
Le voyage en Islande est terminé. Mais une autre aventure commence, plus calme, patiente, concentrée : celle de transformer une expérience brute en un livre.


















