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Il pleut. Fort. Depuis hier. Sans arrêt.

Froid, vent, humidité : tout devient compliqué.

Faire à manger demande une logistique millimétrée pour ne pas transformer la tente en brasero. L’eau, il faut aller la chercher à l’autre bout du camp, avec pour seuls contenants nos gourdes souples et une casserole. On chauffe juste ce qu’il faut, sans gaspiller de gaz. La règle est simple : alterner entre repas chauds et froids, même si, paradoxalement, manger froid quand tout est glacé n’a rien d’évident.

Notre tente est devenue tanière. Un deux-pièces-cuisine avec alcôve.

👉 Mode nuit/sieste : on tient presque allongés, sacs à l’intérieur obligatoires — dehors, un renard les éventrerait sans hésiter.

👉 Mode cuisine/salle à manger : matelas et duvets empilés, l’un fait l’équilibriste sur la pile, l’autre s’affaire dans l’alcôve, entre chaussures détrempées et pantalons de pluie dégoulinants.

Ces visiteurs nocturnes, ce sont les renards polaires — les seuls mammifères terrestres natifs d’Islande. Ici, ils règnent depuis des millénaires, parfaitement adaptés au froid et à la disette. Pas farouches, curieux, mais incroyablement opportunistes : ils sentent la nourriture à travers sacs, zip-lock et même tentes. Chou à observer, mais redoutable pour les provisions !

Puis vient la gestion des déchets : tout doit être rapporté. On emballe serré, pour ne pas tenter ces voleurs malicieux… et parce qu’il reste six jours à porter nos « poubelles ».

La pluie tombe sans répit, jusqu’à 21h. Quand elle cesse enfin, quel bonheur d’entendre de nouveau le grondement de l’océan, étouffé jusque-là. Reste à sécher.

Repas du soir : pâtes façon carbonara au jambon.

Pas fou, mais ça nourrit. Et tout ce qui est mangé aujourd’hui… n’est plus à porter demain. Petite victoire.

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